Maryse WOEHL

Que faire quand on a pour passion la terre, l’histoire et le goût de l’aventure ? Maryse Woehl n’a pas beaucoup hésité avant de se jeter corps et âme dans l‘archéologie et la valorisation du patrimoine historique orangeois.

Dès le plus jeune âge, j’ai été passionnée par l’histoire et la lecture des romans d’Alexandre Dumas, notamment Les Trois Mousquetaires, ce genre de romans qui fait appel à l’imaginaire », confie-t-elle. Bien avant Indiana Jones qui a suscité bon nombre de vocations ,le film Lawrence d’Arabie retraçant la vie du mythique archéologue Thomas Edward Lawrence, a été un véritable déclic pour Maryse Woehl.

Dès 1963, cette Carpentrassienne « à l’esprit curieux »entreprend des recherches généalogiques sur sa famille, installée en Vaucluse depuis le XVIIe, et publie dès l’âge de 14 ans dans la revue de la ville de Monteux. La même année, elle s’essaie aux fouilles à Gramari dans la vallée de la Nesque, tout près de Méthamis, grâce à la bienveillance de son professeur de lettres classiques Pierre Fayot et du préhistorien Maurice Paccard. Libre et d’un tempérament très indépendant, elle se lance en 1968 après le bac dans des études d’archéologie; elle entame un doctorat ayant pour sujet un inventaire des mosaïques romaines dans le Var et les Bouches-du-Rhône et obtient, grâce à l’éminent universitaire et archéologue Paul-Albert Février, une bourse qui la conduit à l’École Française de Rome. Une véritable aubaine pour la future archéologue qui poursuit ses recherches parmi les plus grandes collections photographiques spécialisées et la multitude d’outils scientifiques mis à disposition dans l’immense bibliothèque du Palais Farnese. De retour en France en1977, elle est recrutée comme conservatrice au musée d’Orange. « Le conservateur Monsieur Bonnel partait à la retraite. La municipalité cherchait à dynamiser le musée, les archives, la culture. Il fallait aussi valoriser des collections qui dormaient depuis 1933 dans les greniers de la mairie. ». Une mission que cette femme de caractère, engagée syndicalement et politiquement, mène à bout de bras.

Dès le début des années 1980, elle crée le dépôt archéologique municipal en lien avec le Service d’archéologie du Département et la DRAC. C’est grâce à cette base logistique que l’IRAA (Institut de recherche en architecture antique) peut entreprendre de nouvelles recherches sur le sanctuaire impérial d’Orange (Théâtre, Temple et Capitole). L’archéologue passionnée met en œuvre une politique dynamique de restauration et de valorisation des collections, notamment par le biais de nombreuses expositions dont elle a assuré le commissariat. Avec toujours une farouche volonté de sauvegarder et de rendre visibles au public les collections archéologiques parmi lesquelles figurent notammen tles magnifiques mosaïques mises au jour sur de nombreuses fouilles, comme celle des Centaures, qui demeure l’une des pièces majeures présentées au musée. À la retraite depuis 2014, Maryse Woehl se remémore volontiers et non sans nostalgie, les années où elle a exercé son « métier passion ». « Ça n’a pas été tous les jours facile, je ne suis pas arrivée à créer un musée archéologique comme je le souhaitais, mais je reconnais que j’ai eu une belle vie avec tous les bonheurs possibles .Ce musée d’Orange ne pouvait pas mieux m’aller avec toutes ses collections disparates. Le tout sur fond d’opéra et de félibrige, c’est vraiment tout ce que j’aime ! ».

 

 

Ses chantiers phares à Orange
  • 1984 : participation aux fouilles de la rue Villeneuve et de la rue Portelette, en lien avec le Service départemental d'archéologie.
  • 1985 : participation aux fouilles du cours Pourtoules, en lien avec le Service départemental d'archéologie.
  • 1988-1991 : participation aux fouilles de la RHI Saint-Florent, en lien avec le Service départemental d'archéologie.
  • Début 1990 : lancement des recherches sur la colline Saint-Eutrope.
  • Autrice du catalogue du musée et de publications : sur les collections du musée (archéologiques et Beaux-Arts) et le patrimoine archéologique d'Orange.
  • Commissariat d'expositions archéologiques : Le silex et l'outil (1978) ; Orange au Moyen Âge(1982), en collaboration avec les Archives municipales d'Orange ; Orange Antique : 10 ans d'archéologie(1987) ; César et quelques centaures (1988) ;Vivre dans l'au-delà (2007).