Palais de Papes

Les vitraux retrouvent leur éclat

Depuis leur réalisation en 1885, sous la direction de l’architecte Henri Révoil, les vitraux de la Chapelle Benoît XII ont fait les frais des aléas du temps. C’est donc en toute logique que le Département, dans le cadre du chantier monumental de restauration des façades du Palais des papes, a entrepris de leur rendre tout leur éclat.

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C’est la dernière opération d’envergure de ce chantier qui a démarré en août 2021 : les magnifiques vitraux de la Chapelle Benoît XII, qui avaient été retirés pour permettre le travail de restauration des pierres des façades, ont bénéficié, pour la première fois, d’un grand nettoyage.

« Il fallait traiter, dans un souci de cohérence, cette chapelle qui est tout à fait remarquable, notamment par ses vitraux à travers lesquels la lumière ne passait plus », explique Christophe Mathieu, chef du service « opérations neuves et réhabilitation » à la direction des bâtiments du Département de Vaucluse.

 

 

 
Des dégâts multiples

Si les vitraux, une fois déposés, se présentaient dans un état de conservation correct au niveau du plomb reliant les différents verres, les artisans des ateliers Thomas Vitraux, en charge du chantier, ont tout de même constaté divers dégâts.  « Ils avaient d’énormes dépôts de surface et étaient très opacifiés, souligne Laurent Thomas, l’un des trois frères gérants de l’entreprise spécialisée dans la conservation, la restauration et la création de vitraux depuis plus d’une centaine d’années. Des casses de verre, des chocs mécaniques, mais aussi de nombreux problèmes autour de ce qui constitue l’ossature du vitrail, à savoir la ferrure, qui a subi un phénomène d’oxydation, des déformations… ».

D’inspiration XIXe, les vitraux de la Chapelle Benoît XII arborent désormais une bordure décorative qui fait l’encadrement de chaque lancette (pièce de verre), mais aussi de l’ensemble du vitrail. Une beauté singulière qui provient des dessins de plomb assemblant des verres soufflés d’une grande qualité, assez peu colorés car d’inspiration cistercienne, mais qui n’avaient jamais été nettoyés depuis leur création.

La bonne nouvelle, c’est que le temps n’altère pas la couleur du verre : une fois traités avec des compresses d’eau et d’éthanol, toute la limpidité et l’éclat des vitraux a pu renaître, laissant à nouveau la lumière passer au travers. Les parties cassées, quant à elles, ont été remplacées par des verres soufflés réalisés par la verrerie de Saint-Just, retrouvant quasiment la même teinte. 

 

 

 

Un savoir-faire perpétué

Si les techniques de traitement des ferrures se sont modernisées avec le temps, l’art du vitrail, quant à lui, a peu évolué au fil des siècles. Décapage par brossage, remplacement des plombs de bordure… De la dépose à la repose des vitraux, les gestes sont les mêmes, et les techniques, déjà employées à la fin du XIXe siècle, comme celles du calfeutrement au mortier de chaux, ont été utilisées.  

Une visite virtuelle de la chapelle Benoit XII
Écrin exceptionnel pour les archives départementales, la chapelle Benoit XII se découvre virtuellement en trois dimensions. Cette visite est agrémentée d’explications et de commentaires des archivistes. L’occasion d’en savoir plus sur l’histoire vauclusienne. Alors, n’hésitez pas, plongez au cœur de notre patrimoine !