Tous en selle sur la Véloroute du Calavon

Aménagée par le Département sur l’ancienne voie ferrée Cavaillon-Apt-Volx, la véloroute du Calavon est la voie royale pour découvrir le Luberon en toute sécurité à pied, en roller ou évidemment à vélo. Un itinéraire de 45 km quasiment sans dénivelé, qui vous offre un véritable concentré de Provence.

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Charmants petits villages, vestiges archéologiques, marchés aux senteurs de Provence… Ici, pas question d’avoir la tête dans le guidon, c’est le nez en l’air que l’on découvre bouche bée des coins de nature et des paysages à tomber de sa selle… En un mot, c’est toute la richesse du Luberon qui défile à chaque coup de pédale sur la véloroute du Calavon. Cet axe de 45 km reliant Cavaillon à Saint-Martin-de-Castillon aménagé par le Département, en partenariat avec ses partenaires, permet une pratique sécurisée et familiale du vélo, de la marche ou du roller pour varier les plaisirs. Sur cette véloroute du Calavon - qui emprunte son nom à la rivière qui traverse le Luberon - le dénivelé n’excède pas 300 mètres, ce qui en fait un itinéraire de découverte facile et accessible à tous. Elle est aussi une porte d’entrée idéale pour visiter les villages perchés du Luberon : Gordes, Ménerbes, Goult, Bonnieux, Lacoste… Des visites qui supposent de sortir de l’itinéraire et peut-être même de prévoir un vélo à assistance électrique parce que… on préfère vous avertir, ça grimpe un brin quand même !
A terme, l’EuroVélo 8, devrait relier l’Espagne à Chypre à vélo en traversant onze pays sur 5888 kilomètres.
La portion vauclusienne de cet ambitieux dessein est l’une des plus avancées d’Europe. Et c’est tout sauf un hasard car voilà des décennies que le Département la chouchoute.

Cavaillon

Top départ à Cavaillon, porte du Parc Naturel Régional du Luberon. Ici, le melon est roi mais on y savoure aussi le plaisir de flâner dans les ruelles chargées d’une histoire deux fois millénaire. Cathédrale, synagogue à l'architecture provençale unique au monde, Hôtel d'Agar et son plafond style Renaissance sont entre autres à (re)découvrir. Elle est depuis devenue au fil du temps, une ville contemporaine tournée vers la nature. Sa célèbre Colline Saint-Jacques abrite voies d'escalade et sentiers de randonnée de la Via Ferrata, accessible à pied depuis le centre-ville.

Coustellet

Autour de l’ancienne gare de Coustellet, transformée en lieu de vie associatif et salle de concert, c’est tout un hameau animé qui s’est organisé et a grandi. Restaurants, bars et commerces de bouche sont sortis de terre et Coustellet est un lieu où il fera bon s’arrêter. Le dimanche matin, on peut prévoir d’y acheter son pique-nique parmi les étals de l’un des plus renommés marchés paysans. 80 producteurs y partagent les goûts et les couleurs du Vaucluse. Fruits, légumes, fromages et produits du terroir. De quoi remplir sacoches et sacs à dos en prévision d’un déjeuner sur l’herbe.

Roussillon

Non loin de là, il y a Roussillon, son village et son Sentier des ocres. Extraordinaire par son camaïeu de rouge, c’est un véritable décor de western avec ses incroyables cheminées de fée, des totems taillés dans la roche nés de l'érosion de différents matériaux. Sans oublier, l’écomusée Okhra et ses animations à la fois ludiques et pédagogiques. Certes, il vous faudra parcourir environ 8 km depuis la véloroute mais Roussillon, c’est un autre monde. Un paysage insolite qui mérite vraiment le détour.

La plaine du Calavon

Entre Coustellet et les Beaumettes se déploient des parcelles cultivées, qui illustrent à merveille la polyculture du département. S’y côtoient vignes, cerisiers, amandiers, lavandes, oliviers et même céréales avec notamment, en saison, de nombreux champs de blé. De beaux corps de ferme rappellent aussi l’implantation des paysans à l’orée du XIXe siècle dans cette plaine alluviale fertile du Calavon qui servit un temps à irriguer.

Les Beaumettes

Seul village traversé par la véloroute, les Beaumettes mérite une petite halte pour le concentré de Provence qu’il offre. La placette bordée de platanes, les façades colorées, le lierre grimpant çà et là, un restaurant et un bistrot de pays pour s’attabler à l’ombre d’une tonnelle… tout y est. En continuant votre route (et toujours en levant le nez), vous apercevrez aussi les maisons troglodytes aménagées dans la roche, si typiques des Beaumettes.

La Gare de Goult-Lumières

Joliment restaurée dans le cadre de l’aménagement de la véloroute, la gare de Goult-Lumières (dont l’auvent a été conservé), raconte le patrimoine ferroviaire qui se découvre tout au long du parcours. Car n’oublions pas que cette voie verte a été aménagée sur l’ancienne emprise de la ligne Cavaillon-Apt-Volx. A partir de la fin du XIXe, elle contribua au développement de l’économie du pays d’Apt en permettant de transporter les ocres et les produits de maraîchage. Ainsi, six autres gares jalonnent les 45 kilomètres : Robion, Coustellet, Les Beaumettes, Bonnieux, Apt et Saignon-Caseneuve. Plusieurs viaducs remarquables ont été rénovés tandis que d’adorables maisons de garde-barrière sont à découvrir principalement sur la dernière partie du parcours, entre Saignon et Saint-Martin-de-Castillon. Certaines ont d’ailleurs été réhabilitées et sont désormais habitées.

Le Dolmen de Goult

Moins d’un kilomètre après la gare de Goult-Lumières, des panneaux racontent la fabuleuse histoire du dolmen de l’Ubac. Mis au jour en 1994, à l’occasion d’une violente crue du Calavon, ce vestige préhistorique datant du néolithique a été patiemment reconstitué pierre par pierre à 500 mètres seulement du lieu de sa découverte. C’est ainsi que le dolmen, nécropole de 14 mètres de diamètre, se retrouve sur l’itinéraire de la véloroute. Il sera l’occasion d’une pause fraîcheur insolite, à faire particulièrement en famille puisque l’on peut pénétrer au cœur même du dolmen.

Le Pont Julien

Cet ouvrage romain de 80 mètres datant de l’an 3 avant J-C (jadis situé sur la Via Domitia) est désormais exclusivement réservé aux piétons et aux cyclistes. Et c’est d’ailleurs LE spot incontournable de la véloroute, le Graal à atteindre entre Bonnieux et Apt, qui motiverait à lui seul bon nombre de balades sur cet axe. Il faut dire qu’un pique-nique sur les berges avec vue sur le Pont Julien surplombant le Calavon est un petit bonheur. Et en repartant en direction d’Apt, un belvédère a même été aménagé pour inclure le pont au panorama sur la vallée d’où l’on aperçoit au loin les ocres de Roussillon. Pour le selfie, c’est ici !

Forêt des Cèdres du Petit Luberon

Les plus courageux (ou ceux qui utilisent un vélo électrique) pousseront jusqu’à l’étonnante Forêt des Cèdres du Petit Luberon (14 km depuis la véloroute). Depuis Bonnieux, on accède à ce plateau où furent semées il y a 160 ans des graines venues de l’Atlas algérien. Ces arbres aujourd’hui majestueux, proposent sur plus de 10 km, une balade exceptionnelle totalement accessible à pied, en vélo. La forêt, classée Espace Naturel Sensible est aussi aménagée pour une halte déjeuner. Une pause qui vous permettra de découvrir l’incroyable panorama depuis le belvédère du Portalas, dominant la basse vallée de la Durance.

Apt

Arriver à Apt par la voie verte, c’est voir assurément la capitale historique du Luberon sous un jour nouveau. La véloroute qui surplombe la ville de part en part offre une vue inédite sur les toits du centre ancien, la statue et la coupole coiffée d’une vierge dorée de la cathédrale Sainte-Anne. Surprenant ! Plusieurs sorties indiquées par des panonceaux bordeaux (Viaduc, La Cucuronne, Faubourg du ballet etc…) permettent aux usagers d’un jour autant qu’aux habitants (et ils sont très nombreux) de circuler et de rallier les quartiers de la ville. Et ils auraient tort de s’en priver. Parmi les incontournables à visiter : les fabriques de fruits confits et les ateliers de faïences, deux spécialités aptésiennes. Sans oublier, le samedi matin, une immersion dans l’un des plus beaux marchés du Vaucluse.

A partir de Saignon

Sur la dernière partie du parcours, qui débute à la sortie d’Apt (la Madeleine) pour s’achever au pied du village perché de Saint-Martin-de-Castillon, vous circulez sur la partie historique de la voie verte (9 km aménagés dès 1982). A partir de Saignon, c’est également une des sections les plus sauvages où l’on côtoie au plus près le lit du Calavon et ses mini-torrents (quand il y a de l’eau). Le parcours entre Saignon et Saint-Martin-de-Castillon est aussi celui où les vallons du massif du Luberon se trouvent véritablement à portée de guidon. Au plus près, ce face à face est tout bonnement magistral.

Pour préparer au mieux votre escapade, rendez-vous sur La Provence à vélo et Vélo loisir Provence. Ces sites internet et applications distillent d'innombrables informations pratiques sur les parcours et livrent les coordonnées de professionnels pour se simplifier la balade. Des partenaires sont ainsi répertoriés dans le Vaucluse et les Alpes-de-Haute-Provence : hôtels, restaurants (disposant d’aménagements pour stationner les vélos). Y sont aussi indiquées loueurs, guides-accompagnateurs, station de gonflage, station de recharge pour vélo à assistance électrique, aires de pique-nique aménagées, toilettes.