Agriculture
En Vaucluse, la pistache fait son grand retour
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Le mois de septembre correspond à la période de récolte. « Quand les arbres sont encore petits, elle se fait manuellement. Elle s’effectue mécaniquement quand les pistachiers ont une dizaine d’années et sont plus grands », précise Émilie Fiorito, secrétaire du syndicat France Pistache et trésorière adjointe de l’association Pistache en Provence. Une fois la récolte effectuée, plusieurs opérations sont nécessaires afin d’enlever la peau entourant le fruit (et qui le protège du froid comme de la chaleur), avant le triage par flottaison, les coquilles vides étant alors séparées car plus légères. Dernière étape : le passage au séchoir, qui donne au passage sa couleur blanche à la coque. « Les pistaches y restent 40 heures à une température de 40 degrés, ce qui permet de conserver tous les arômes », précise Fabien Fiorito. Trufficulteur à Ansouis et vice-président du syndicat national, il a choisi de se diversifier et cultive 2 hectares de pistachiers au cœur du Luberon. « C’est un arbre qui demande peu d’eau et s’adapte parfaitement à nos sols en résistant à la chaleur et à la sécheresse ». Et l’agriculteur de préciser que « la pistache appartient à la famille des Anacardiacées regroupant les mangues et les noix de cajou. »
Si la pistache séduit de plus en plus d’agriculteurs, la patience est de rigueur. « Un pistachier donne ses premières récoltescinq à sept ans après avoir été mis en terre. Il traverse les époques avec une belle vitalité puisque certains arbres, âgés de plusieurs centaines d’années, produisent toujours », ajoute l’arboriculteur. Depuis 2018, année de création de l’association Pistache en Provence par Olivier Baussan, Jean-Louis Joseph, André Pinatel et Georgina Lambertin, présidente de la Chambre d’agriculture de Vaucluse, la filière s’est professionnalisée. Trois ans après, la naissance du syndicat France Pistache, regroupant 120 adhérents, est une étape importante. La culture s’est développée avec près de 500 hectares de plantations répartis de la région Sud à l’Occitanie, en passant par la Corse. 800 kg ont été récoltés en 2024, un chiffre amené à augmenter ces prochaines années.
Une marque « Pistaches de France »
Pour se démarquer de la concurrence, le syndicat et l’association ont lancé, en octobre dernier, la marque « Pistaches de France », lors du Salon MED’Agri, à Avignon. Un label de qualité afin de protéger les premières récoltes françaises tout en fédérant les acteurs de la filière : pépiniéristes, agriculteurs, organismes professionnels et secteur agro-alimentaire fortement intéressés par la pistache tricolore.
Le marché est porteur. En France, on consomme chaque année plus de 10 000 tonnes du petit fruit à coque, importées de pays voisins comme l’Italie (Sicile), l’Espagne, la Grèce ou la Turquie, sans oublier l’Iran et les Etats-Unis, principaux producteurs au rang mondial. Autre atout, la pistache se déguste salée comme sucrée. « C’est un fruit aux utilisations variées: il se déguste en apéritif, en snacking, mais aussi en préparation culinaire comme, par exemple, le pesto ou le suprême de pistache », confie Emilie Fiorito.