Journées Européennes du Patrimoine

Découvrez les secrets du château d’Orange

Possession des princes de la principauté d’Orange, le château de la colline qui domine le théâtre antique a connu une longue histoire rythmée de lourdes restructurations jusqu’à sa destruction sur ordre de Louis XIV en 1673. Il en reste néanmoins des vestiges remarquables, qui bénéficient d’un important chantier de restauration et mise en valeur. Vous pouvez le visiter samedi 20 et dimanche 21 septembre, pendant les Journées Européennes du Patrimoine, avec les archéologues du Département.

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C’est d’abord au théâtre antique ou à l’arc commémoratif que l’on pense quand il est question d’Orange. Mais l’histoire de la ville présente aussi une richesse trop souvent insoupçonnée pour les périodes médiévale et moderne, lorsqu’elle était une principauté, enclavée dans le Comtat Venaissin. Dès le XIIe siècle au moins, les princes de différentes grandes familles locales puis nationales et internationales se sont installés dans un château, édifié au nord de la colline Saint-Eutrope sur d’anciennes constructions antiques. Les derniers occupants, les Nassau, ont considérablement remodelé, agrandi et rehaussé le château dès la fin du XVIe siècle, qu’ils ont ensuite protégé d’une puissante fortification bastionnée construite à partir de 1620. Cette dernière ne dura pas, puisqu’elle a été détruite en 1660 sur ordre de Louis XIV, treize ans avant que le château soit détruit à son tour.

Aujourd’hui, demeurent encore des traces de ce château. En 2024, un grand projet prévu sur trois ans a débuté pour mettre en valeur la colline et les ruines. Les archéologues du Département assurent le suivi archéologique des travaux. Ce ne sont pas des fouilles à proprement parler, mais un accompagnement pour veiller à la préservation et l’enregistrement des vestiges le cas échéant. 

Plusieurs découvertes majeures ont été faites et permettent de mieux comprendre l’histoire de ce lieu, classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2007.

 

 

1- La chapelle castrale : Attestée par les sources sous le vocable de Sainte-Marie puis de Saint-Blaise, la chapelle castrale a pu être mise au jour dans l’angle nord-ouest du château, au-dessus du théâtre antique. Le chantier a révélé de belles élévations. « On a trouvé le départ des arcs de la voûte. On a pu déclencher une fouille et découvrir les chapiteaux, les colonnettes… », retrace Yann Bonfand, archéologue au Département de Vaucluse, en charge du suivi des travaux sur la colline Saint-Eutrope. Cette chapelle date du XIIIe siècle mais a été transformée en cave au XVIe ou au XVIIe siècle. 

2- Plusieurs époques cohabitent : Eh oui, puisque le château a été occupé sur plusieurs siècles et a été considérablement remodelé. « Il faut savoir que le château médiéval est quatre mètres sous le château moderne. Le château médiéval sert en fait de cave au château moderne », résume Yann Bonfand. 

 

 

3- Une caponnière mais deux structures : Ces reprises successives se voient aussi si l’on s’intéresse à la caponnière. Cet ouvrage défensif extra-muros, caractéristique de la fin du XVIe siècle, percé de bouches à feu, permettait de tirer dans les jambes des assaillants qui auraient réussi à descendre. Par la suite, au début du XVIIe siècle, une tour a été construite par-dessus et la caponnière a été condamnée. 

4- Un jardin secret : dès l’année 2024, un fait assez remarquable a été mis en évidence. C’est la présence inattendue d’un jardin dans le fossé défensif Sud du château. « On voit que cet espace de stratégie militaire a été converti en jardin d’agrément. C’est assez inédit », souligne l’archéologue du Département. Un bassin centré, identifié comme une fontaine enfouie sous les couches de destruction, a d’ailleurs été trouvé, confirmant l’existence de ce jardin ignoré jusqu’alors.

 

 

5- La vie de château : que mangeait-on dans le château aux XVIe et XVIIe siècles ? Dans quels contenants faisait-on la cuisine et le service à table ? Les archéologues ont pu en avoir une idée grâce à un tas de cendres. Cet amas, qui aurait pu passer inaperçu au milieu du chantier, regorge d’informations qui renseignent sur la vie domestique plusieurs siècles en arrière. Disposé contre un mur, on trouve dedans des éléments possiblement jetés par une fenêtre d’une salle à manger ou d’une cuisine du château. Ossements d’alimentation, vaisselle de service, verre, coquilles d’œufs et même des arêtes ou des écailles de poissons… C’est toujours une émotion particulière quand de si petits éléments ressortent, bien reconnaissables, des siècles plus tard. 

 

Si vous voulez en apprendre davantage sur l’histoire de ce lieu et visiter le chantier de restauration, rendez-vous les 20 et 21 septembre pour les Journées Européennes du Patrimoine. Des visites gratuites (environ une heure), animées par un archéologue du Département et un architecte, sont prévues les deux jours à 9h30 et à 11h. Elles sont organisées par la Ville d’Orange. 

Réservation obligatoire auprès de l’office de tourisme au 04 90 34 70 88. 

 

Tout le programme des Journées Européennes du Patrimoine du Département à retrouver 

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