L'Auditorium

Yann Marguet : «  Ça ressemble plus à du théâtre qu’à du stand-up  »

Une nouvelle programmation s’ouvre à L’Auditorium, scène départementale au Thor. C’est l’humour qui sera au rendez-vous le samedi 11 octobre, pour la première date de la saison, avec un seul-en-scène de Yann Marguet. Interview.

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Vous serez le 11 octobre à L’ Auditorium. Vous êtes Suisse, mais est-ce que vous connaissez le Vaucluse ?

Yann Marguet : Je suis déjà venu dans le coin pendant ma tournée. Je connais bien la gare TGV d’Avignon (rires). Je suis passé durant les voyages avec mes parents quand j’étais petit, mais je n’ai encore jamais fait le festival d’Avignon ! Là, je vais découvrir Le Thor, commune qui porte un nom forçant l’admiration et la curiosité. 

Vous jouerez votre spectacle « Exister, définition ». C’est quoi votre définition d’exister ?

Je ne vais pas spoiler, faut venir voir (rires) ! Mais je peux vous dire que le spectacle démarre de la petite définition d’un enfant qui comprend d’un coup qu’il n’est pas le centre de l’univers et qu’il y a bien d’autres choses qui s’étendent jusqu’à l’infini. En découle une réflexion sur comment trouver une place, un sens dans cette immensité qui a priori ne veut rien dire. Ça se veut drôle et on essaie de relativiser ! 

Vous arrivez aussi à voir l’absurde, la drôlerie dans les choses du quotidien auxquelles on ne fait pas attention. Vous avez toujours eu ce sens de l’observation, du petit détail qui fait mouche ? 

Un humour réussi, c’est d’aller chercher des choses originales dans ce que l’on dit tous, mais que l’on n’a jamais réalisé. Un peu comme en psychothérapie mais en marrant. Je ne sais pas d’où ça me vient, peut-être du fait d’être né fils unique dans un bled, en Suisse, où on s’occupe comme on peut. On regarde et on apprend à rigoler.

Vous avez fait des études en droit et en criminologie. Vous aviez même débuté une thèse. Comment avez-vous bifurqué vers l’humour ? 

Vers 30 piges, j’ai commencé à voir que la thèse que j’avais commencée ne m’intéressait pas trop, que je n’allais pas la finir. J’ai d’abord voulu faire de l’enseignement, puis il y a eu un peu de chômage. Un copain de la radio locale m’a proposé d’écrire des trucs pour la matinale plutôt que de ne rien faire. J’ai commencé comme ça. J’ai alors compris : ce n’est pas que je n’aime pas travailler, c’est que je n’avais pas encore trouvé ce que je voulais faire. Et pour rien au monde, je n’aimerais ressortir les papiers de droit et de criminologie ! Quand on dit criminologie, les gens ont des étoiles dans les yeux, mais quand on leur explique ce qu’on fait, ils ont plutôt envie de parler à quelqu’un d’autre. 

Comment vous démarquez-vous des autres humoristes qui font du stand-up ?

Quand les gens sortent de mon spectacle, souvent, ils disent : « On ne s’attendait pas à ça ». Le stand-up, c’est souvent un plein feu, un tabouret, un micro. Là, il y a un décor, des choses qui se passent, avec un début, un milieu et une fin. Le spectacle ne ressemble pas à grand-chose que l’on ait pu voir. Sans me la péter ! J’essaie d’avoir un propos construit, d’avoir une évolution dans le personnage. Ça ressemble plus à du théâtre qu’à du stand-up, en tout bien, tout honneur. 

Votre barbe, vos bonnets, vos baskets, votre ton de voix commencent à être bien connus des spectateurs français, car vous êtes chroniqueur dans l’émission Quotidien de Yann Barthès et sur les ondes de France Inter. Vous avez d’autres projets prévus ? 

Je continue mes chroniques et la tournée jusqu’en janvier. Après, viendra la préparation du spectacle deux. On essayera peut-être de se réinventer un peu au niveau stylistique, car jouer plus d’une heure avec un bonnet, en été, ce n’est pas toujours super (rires).

Yann Marguet « Exister, définition », le samedi 11 octobre, à 20h30, à L’Auditorium, scène départementale au Thor. Durée : 1h20. Tarifs de 15€ à 35€. Billetterie sur Bienvenue sur la billetterie en ligne de l'Auditorium Jean-Moulin. | Auditorium Jean Moulin et par téléphone au 04 90 33 96 80.