Travaux
A Bédarrides, le pont sur l’Ouvèze entre en réfection
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C’est entre 1640 et 1644 qu’a été édifié le pont sur l’Ouvèze de Bédarrides. Il est l’œuvre de François de Royers de La Valfenière, un architecte majeur du XVIIe siècle ayant introduit l’architecture baroque en Provence. Mais certaines pierres remontent encore plus loin dans le temps ! Celles se trouvant dans les piles dateraient d’un pont préexistant qui avait été détruit par la crue de 1616.
Vous l’avez compris, cet ouvrage d’art a une très forte valeur patrimoniale. Il demeure un témoin de l’architecture d’époque et du savoir-faire local, avec l’utilisation de matériaux issus de la carrière de Gigognan. Il est inscrit à l’inventaire des Monuments historiques depuis 2001. Ses trois arches maçonnées en calcaire coquillier se dressent comme un emblème indissociable du paysage bédarridais. Encore aujourd’hui, piétons, cyclistes et automobilistes continuent de passer quotidiennement sur ce pont long de 41,65m et large de 5 mètres.
Un pont fragilisé par les années, les crues, la circulation routière…
Mais du haut de ses presque 400 ans, l’édifice montre de sérieuses faiblesses. L’usure du temps, les crues successives et la circulation routière l’ont fragilisé. Plusieurs dégradations notables ont été observées comme l’érosion des maçonneries, l’affouillement d’une pile, le mauvais état des parapets…
Dès 2023, des mesures conservatoires ont été mises en œuvre pour préserver le pont et limiter les charges. La circulation est depuis alternée par des feux tricolores et le passage limité à 3,5 tonnes, excluant les poids lourds. Mais il devenait nécessaire de lancer un chantier pour garantir la pérennité de l’ouvrage et la sécurité des usagers qui le traversent. Même si la route est aujourd’hui communale, le Département est resté propriétaire du pont. Il est donc chargé de son entretien et de ce chantier de restauration.
Un chantier jusqu’au printemps 2026
La réfection complète du pont a débuté le 29 juillet et doit durer jusqu’au printemps 2026. Au total, l’opération devrait coûter 1,071M€ HT, financé par le Département de Vaucluse à hauteur de 713 760 € et par l’État à hauteur de 357 890 €, dont une partie au titre de la Dotation de soutien à l’investissement départemental. Le chantier comporte de multiples enjeux : « On doit prendre en compte plusieurs aspects, notamment patrimonial. On travaille avec la Conservation régionale des Monuments historiques pour l’étude de diagnostic, pour valider le type de pierres, les pierres qui doivent être remplacées… On doit aussi composer avec la loi sur l’eau et gérer tous les impacts au niveau de la rivière », détaille Julien Magnin-Feysot, conducteur d’opérations ouvrages d’art pour le Département de Vaucluse.
Les travaux débutent par un travail au pied de la pile qui subit un affouillement. « Puis, un échafaudage sera posé début septembre », poursuit Julien Magnin-Feysot. Au programme ensuite : restauration des maçonneries, renforcement structurel des voûtes… La dernière étape du chantier consistera à la mise en place d’une nouvelle dalle et d’un système d’étanchéité. Cela nécessitera de fermer momentanément la circulation sur le pont durant deux périodes, lors du premier trimestre 2026. Des déviations seront indiquées et communiquées au moment de l’opération, avec le souci de perturber le moins possible les trajets des usagers.
Une fois les travaux terminés, l’objectif est de réautoriser le passage du pont aux véhicules de moins de 10 tonnes. Par contre, la circulation restera alternée, car l’édifice est étroit, mais des trottoirs seront créés et les parapets restaurés.
1 265 ponts en Vaucluse
En Vaucluse, de nombreux « ouvrages d’art » font partie du patrimoine départemental. On peut lister les murs de soutènement, les tunnels et bien sûr les ponts. Pour ces derniers, on en dénombre 1 265 en Vaucluse, soit environ un pont tous les deux kilomètres. Tous ces ouvrages et dispositifs font l’objet d’une politique particulière de gestion, de surveillance et d’entretien, afin de garantir et maintenir pleinement leur pérennité et préserver ainsi la sécurité des usagers de la route.