Malaucène

La forêt départementale du Groseau

L’homme et l’eau. Encore une belle histoire née grâce à cette rivière, à l’une des portes d’entrées du Ventoux.
C’est là que jaillit une source, deuxième résurgence du département après Fontaine-de-Vaucluse.

La rivière, qui se jette ensuite dans l’Ouvèze, a permis au village de Malaucène de créer manufactures et petites industries (de soie notamment) et a creusé dans la roche, un vallon remarquable. On s’y rend l’été, chercher la fraîcheur, et on peut y découvrir la forêt du même nom. L’homme y a laissé des traces, avec ces restanques qui trahissent l’ancienne présence de cultures, même s’il est clair aujourd’hui, qu’il y vint dès l’aube de l’humanité. Et en grimpant pour accéder à cette forêt, on longe et surplombe les anciennes plâtrières, restées en activité jusqu’en 1955. Mais attention à ne pas pénétrer dans cette friche industrielle, dont l’accès est interdit. Puis, petit à petit, la nature se fait plus sauvage, jusqu’à offrir des paysages typiquement montagnards… et l’occasion d’observer une faune préservée : le Grimpereau des jardins, ce joli passereau au bec recourbé pour fouiller le tronc des arbres, la Fauvette mélanocéphale à tête noire qui vit dans les broussailles ou encore (si vous avez un peu de chance) le superbe Circaète Jean-le-Blanc qui se nourrit de petits serpents et vole majestueusement. Le spectacle est permanent, entre roches et grands arbres et donne le sentiment de n’être que les hôtes privilégiés d’un espace vivant. Alors on se tait, on écoute juste son souffle et les chants d’oiseaux.

« Sur les 26 espèces de chiroptères ou chauve-souris que compte le Vaucluse, la forêt du Groseau en accueille 17 ! C’est un milieu exceptionnel qui leur offre tout ce dont elles ont besoin, avec ses grands arbres, ses falaises, ses points d’eau et une vraie richesse alimentaire. L’ancienne mine leur permet de trouver un refuge pour qu’elles hibernent en toute tranquillité. On les voit peu, sauf lorsqu’elles sont de sortie mais elles sont bien présentes ». 

Fanny Albalat, Groupe Chiroptères de Provence