Oppède

Les Prés des Poulivets - Humides par nature

Entre les contreforts du Petit Luberon et la plaine du Calavon, les Prés des Poulivets se révèlent un trait d’union naturel. L’eau, si précieuse dans ce paysage marqué par l’agriculture, y est reine puisque chaque hectare contient l’équivalent de trois piscines
olympiques !

! De l’eau de pluie, de l’eau de là-haut, qui descend des collines voisines tandis que deux bassins recueillent les pluies. Plusieurs sources souterraines alimentent également la zone. Ces prairies humides, d’une superficie de 13 hectares, sont délimitées par le village d’Oppède et par les cultures. Un décor à perte de vue, tout juste interrompu par des haies bocagères, des boisements, des roseaux, des massifs de cannes de Provence mais aussi des bambous. Le site fait l’objet d’un entretien régulier grâce aux fauches, en juin ou à la fin de l’été, favorisant le renouvellement de la flore. On y croise aux beaux jours des troupeaux de moutons et de chèvres appréciant les verts pâturages. A l’écart des routes, le site constitue un lieu de vie pour le Loir gris, la fouine, le blaireau, le Renard roux ou le sanglier. En levant les yeux, vous aurez peut-être la chance de croiser moineaux, alouettes, mésanges, grives et merles. Les Chouettes hulottes et les Petits-ducs scops, petits rapaces nocturnes insectivores, y font également étape. Et c’est bien sûr au fil de l’eau que la nature s’épanouit le plus avec la présence de crapauds et de grenouilles qui ne quitteraient pour rien au monde les lieux. Tout comme criquets, grillons, sauterelles et libellules qui ont trouvé ici un coin de paradis.

 

« Ce site se caractérise par la présence de prairies méso-hygrophiles, c’est-à-dire humides, particulièrement rares sur le territoire du Parc du Luberon, exploitées de façon extensive par la fauche et le pâturage. Les lieux regorgent d’une grande richesse floristique caractéristique des milieux humides et constituent un fort enjeu de conservation. Un cheminement existant autour de bassins d’orage offre de beaux points de vue sur cet espace, permettant de découvrir une mosaïque de milieux, ripisylve, roselière ou haie, qui sont le siège d’habitats et de ressources alimentaires pour la faune locale, oiseaux et insectes ».

Jérôme Brichard, chargé d’étude zones humides & biodiversité aquatique au Parc Naturel Régional du Luberon.